dimanche 21 février 2010

Connaissez-vous le Beauf?

Le 21 février 2010
Mes excuses à tous les beaux frères qui sont agréables et bienveillants car ceci ne vous concerne pas. Je m’adresse ici à tous ceux et celles qui sont demandés à prononcer une opinion lorsque leur belle-sœur ou amie désire acheter une propriété. Un phénomène tellement répandu qu’il vaut que j’y consacre quelques lignes. À titre d’exemple du phénomène du Beauf, je vous soumets l’exemple suivant; une vendeuse aux prises avec de petits problèmes de correction de structure suite à une inspection de bâtiment doit considérer une réduction de prix de vente de l’ordre de 10,000$. Avant d’y répondre elle exige que l’agent explique la situation à son beau-frère, au téléphone, arguant que celui-ci s’y connait en bâtiment. Alors l’agent s’exécute et après quelques dizaines de minutes d’explication le beau-frère répond qu’il fera la recommandation à sa belle-sœur de faire faire les travaux elle-même et ainsi elle pourra revendre beaucoup plus cher. C’est le ‘beaucoup plus cher’ qu’il faut retenir ici, une opinion déposée sans le moindre appui concret d’étude de marché ou de faisabilité. Enfin. La vendeuse discute alors avec son beau-frère qui lui répète son point de vue. Dans ce cas-ci, la vendeuse a refusé de faire les travaux arguant qu’elle n’avait pas le cœur à se lancer dans de pareils travaux ni le temps à y consacrer. Alors, pour cette transaction du moins, l’acheteur a pu obtenir une compensation nécessaire pour compléter des travaux importants sur le bien qu’il achète. Ce n’est que plus tard, en conversation avec la vendeuse, que nous apprenions que le beau-frère à qui elle avait demandé conseil était, et est encore, entrepreneur en construction et qu’il avait souhaité et même soumissionné verbalement pour faire les travaux en question. En vendant, la belle-sœur lui retirait un contrat de plusieurs milliers de dollars de sa prévision annuelle. Un semblant de conflit d’intérêt de ce genre ne peut exister dans le courtage immobilier où les règles sont très strictes. Mais pas tous, je dirais même peu, ont un code de conduite aussi stricte que les membres de l’ACAIQ.
Toutefois soyons justes, il n’y a pas que les beau frères qui peuvent saboter la réussite d’un proche. Pensons aux amis qui accompagnent à l’occasion et qui répandent leur opinion comme si leur vie en dépendait. Depuis plus de 18 ans, j’ai été témoin de gens qui ont admis qu’il ne voulait pas que leur amie achète un condo particulier sous prétexte qu’il é tait trop loin du métro. Ou le père qui descend de Québec pour visiter le 3e étage que sa fille a choisi après 3 semaines de magasinage intensif. Ce dernier dénonce tout, critique tout, même devant l’agent. La cliente se sent tellement humiliée qu’elle rappelle l’agent quelques heures plus tard pour s’excuser du comportement de son père car il déteste l’idée que sa fille vive à Montréal quand toute la famille est à Québec mais que malheureusement elle a besoin de son aide financière. Alors elle a choisi de continuer de magasiner. Si je vous disais que cette jeune dame n’a toujours pas trouvé, après 15 mois!

En immobilier nous sommes témoins de la vie des gens, de situations personnelles de toutes catégories. Notre job : comprendre, guider, solutionner.

Carol Jarry Agent immobilier agréé et gestionnaire
Les opinions exprimées par l’auteur sont informelles et n’engagent en rien le courtier la Capitale du Mt-Royal, le Réseau la Capitale, l’équipe baroletjarry ni les membres de son équipe. Ces commentaires sont partagés gratuitement et ne peuvent être utilisés pour des fins de preuves ou de faits

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